Fondations – Le Seigneur des Anneaux, de JRR Tolkien

Et j’inaugure une nouvelle section ! Celle de mes œuvres fondatrices, celles qui m’ont tellement marquée qu’elles sont devenues une part intégrante de ce que je suis. (Ceux ou celles qui suivaient la version précédente de ce blog auront une impression de déjà-vu…)

Et je commence avec mon œuvre-doudou. Vous savez, cette œuvre à laquelle on finit toujours par revenir, sur lequel on se jette quand quelque chose ne va pas, quand quelque chose nous chagrine ou nous angoisse, pour lire quelques pages au vol/regarder une scène ou alors pour le relire/revoir entièrement. Celle qui est toujours là pour nous, comme un doudou réconfortant.

 Pour moi, cette œuvre, ou plutôt ce livre, c’est Le Seigneur des Anneaux, de John Ronald Reuel Tolkien.

Un livre lu et relu

Je l’ai lu pour la première fois juste avant de rentrer en 6e. Mes parents me l’avaient mis entre les mains pour m’occuper à l’aéroport et dans l’avion pendant un voyage en Grèce.
Je l’ai lu avant la sortie du premier film, et puis après pour comparer.
Je l’ai lu chez le kiné quand je me suis fait une luxation de la rotule (c’était ça ou je me suicidais devant les magazines à disposition), ce qui fait que je me trimbalais presque 2,5 kilos de livre sur le trajet (ce qui amusait beaucoup ledit kiné).
Je l’ai lu à Oxford, à l’Eagle and Child, parce que je ne pouvais pas ne pas le faire.

Je l’ai lu dans les vieux livres de mon père, ceux qui vous tachent les doigts de noir rien qu’en les regardant.
Je l’ai lu dans la version omnibus pour le Centenaire, celle avec les dessins d’Alan Lee.
Je l’ai lu en VO.
Je l’ai lu dans sa nouvelle traduction que j’aime beaucoup tout plein, même si ça fait bizarre au début de voir les noms changer.

J’ai lu le Hobbit, le Silmarillion, les Contes et Légendes Inachevées, les Enfants de Hurin, la Carte de la Terre du Milieu, et deux trois autres trucs qui trainent chez moi.
J’ai fait et refait la queue le jour où l’illustrateur John Howe est venu dédicacer ses artbooks au Salon du livre jeunesse de Troyes, peu après la sortie du premier film (je crois), puis aux Imaginales d’Épinal l’année dernière, parce que je continue à baver devant ses illustrations.
J’ai vu et revu les films, en version courte et longue, en VF et en VOST, même si j’ai des griefs envers eux.

Peinture en deux panneaux. Celui du haut montre une arche et un escalier blanc recouverts de feuillages ouvrant sur une grande crique. Celui du bas montre deux bateau en forme de cygne quitter la terre pour s'envoler dans le ciel.
John Howe, The Grey Havens – Probablement mon illustration préférée

Une œuvre qui m’a forgée

Bref, j’ai grandi avec ce roman. Je me suis forgée avec lui, avec les personnages qui y évoluent, avec les thèmes qui y sont abordés. Mes rêves, mes aspirations, ma manière de voir le monde ont été colorés par ce livre, sans doute plus que par aucun autre.

On peut être un jardinier et aider à sauver le monde.
On peut être une femme et manier l’épée comme un homme et descendre du sorcier maléfique. (Bon, tout ça pour finir mariée, mais passons sur ce détail. Au moins elle prend pas le pire.) 
On peut et on doit s’accrocher à ses convictions en dépit des désirs ou des pressions d’autrui.
On peut être un sage et se fourvoyer.
Le mal reviendra toujours, on peut juste le tenir à l’écart quelque temps de plus. Et il n’est d’ailleurs pas que le fait d’entités supérieures.
Un elfe et un nain peuvent devenir amis/amants/crush platonique/quelque chose. (Je rappelle que Legolas emmène quand même Gimli avec lui quand il quitte la Terre du Milieu, hein…)
On doit compter les points pendant une bataille, c’est fun.
On doit se méfier des arbres : c’est flippant. Les cavernes aussi. Et ne parlons même pas des araignées.

(Instant confession : ce livre a sans doute un peu trop marqué la jeune fille impressionnable que j’étais du point de vue relationnel. Élever Faramir au rang d’idéal masculin (voire d’idéal tout court) manquait peut-être un peu de réalisme. Mais il est quand même toujours en haut de mon classement. Et oui, je balance mentalement des cailloux à Peter Jackson à chaque fois que je repense à comment il l’a gâché.)

Et le moi autrice ?

Pendant que j’écrivais la première version de cet article, on m’avait demandé si ça avait aussi changé quelque chose à mon écriture. Et je pense que la réponse est « non ». Déjà parce que je l’ai lu trop tôt, trop longtemps avant de commencer à écrire. Mais aussi parce que je suis de toute façon incapable d’abattre la masse de travail fourni par Tolkien sur son univers.

En fait, ça a bien plus influencé le moi lectrice plus que le moi autrice. J’en ai gardé un amour certain pour les mondes cohérents, complexes, pour tous ces détails qui montrent à quel point l’auteur connait et maitrise son monde. Et puis pour les cartes, aussi !

Et vous, vous avez un livre-doudou, ou un livre qui vous a marqué plus que les autres ?

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